A la Ferme de l’Auditeur de Baisy-Thy, on travaille sur de grandes cultures pour proposer du froment, du colza, des betteraves et des chicorées. Un changement pour la famille Wera qui, au départ, pratiquait l’engraissement de bovins.

Au niveau des rotations de terre, les céréales sont plantées un an sur deux au même endroit. Les autres cultures reviennent tous les 4 à 5 ans sur les mêmes terres. La famille Wera travaillait depuis 30 ans en non-labour (sauf cas de force majeure). Pierre, le fils, est mécanicien agricole. Il travaille avec des méthodes traditionnelles (fissurage, décompactage, semis). Il cherche à maintenir un maximum les pailles sur les champs en les broyant.

De nouvelles perspectives malgré une situation complexe

Actuellement, Pierre teste en sous culture le semis de luzerne dans laquelle il sème du colza en année 1, du froment en année 2 et des betteraves en année 3. La luzerne apporte de l’azote, a des racines profondes qui structurent le sol et vont chercher l’eau plus bas que les cultures associées. Ceci demande du matériel spécifique (semoir en direct, un broyeur, herse à paille, …).

Les changements climatiques rendent difficile le travail des terres au printemps. Il manque de grosses gelées en hiver.

Pierre se sent bridé par les mesures prises dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). Les mesures sont fort changeantes. C’est difficile de suivre. Le travail est aussi compliqué car « on connaît le prix d’achat des matières premières, mais on ne sait jamais à l’avance le rendement des cultures ni le prix auquel elles seront vendues. Comment sécuriser les investissements réalisés ? » D’autre part, les prix d’achat de l’énergie et des engrais ont explosé. Il ne comprend pas pourquoi on exporte souvent ce qu’on produit ici et qu’on est contraint d’importer les mêmes produits qui ne sont pas soumis aux mêmes normes. Les marchés mondiaux accroissent la concurrence.